CARACAS, 11 décembre (Xinhua) -- La désignation par l'Assemblée nationale sortante du Venezuela d'un défenseur public général et de 12 juges de la Cour suprême a suscité les critiques de l'opposition, vainqueur des récentes législatives mais qui n'entrera au Parlement qu'en janvier prochain.
Lors d'une session parlementaire, la juge controversée Susana Barreiros a été nommée jeudi au poste de défenseur public général, dont le mandat est de veiller au respect de la Constitution et des droits de l'Homme dans le pays.
Mme Barreiros remplacera Carmen Eneida Alves Navas, qui a assumé le poste temporairement après que Ciro Araujo eut été renvoyé pour manquements aux devoirs de sa charge en ao t dernier.
Mme Barreiros est surtout connue pour avoir condamné le chef de l'opposition Leopoldo Lopez à près de 14 ans de prison, l'accusant d'avoir tenté de fomenter un coup d'Etat contre le président Nicolas Maduro en incitant à des émeutes anti-gouvernementales en 2014 qui ont fait des dizaines de morts.
Les Nations Unis ont estimé que M. Lopez était emprisonné pour des raisons politiques et appelé à sa libération immédiate.
L'opposition considère cette démarche comme une tentative du président Maduro de s'assurer que la justice reste de son c té après que le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) doive céder le pouvoir législatif en janvier prochain.
La coalition d'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), a en effet gagné les deux tiers des sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives de dimanche dernier.
La MUD s'est engagée jeudi à limoger Mme Barreiros et libérer M. Lopez le plus vite possible dès son arrivée au pouvoir, mais le président Maduro a annoncé qu'il opposerait son veto à toute tentative allant en ce sens.